Cette année le SMSEAU a réalisé des travaux de diversification des écoulements par recharges en banquettes minérales. Ces travaux de renaturation, c’est à dire retrouver un profil plus naturel, ont consisté à redessiner un lit plus sinueux, plus resserré et surtout moins homogène.
Le rétrécissement de la largeur du cours d’eau permet d’accélérer le courant, ce qui a pour effet d’entraîner les sédiments fins (vase, limons) qui colmatent le fond du lit et rendent difficile la vie aquatique.
L’alternance de zones rapides, peu profondes et de zones plus lentes et plus profondes (radiers et mouilles) permet d’obtenir une diversité d’habitats beaucoup plus favorables à la faune aquatique. En effet, les zones plus profondes vont accueillir des poissons, comme le brochet ou le chevesne, qui y trouveront des caches et de la nourriture. Les zones de radiers au courant plus rapide abriteront quant à eux des insectes aquatiques dont beaucoup vivent au fond sous les pierres.
L’accélération du courant permet aussi d’apporter plus d’oxygène dans le cours d’eau, qui en plus de rendre les conditions de vie plus favorables, contribue à l’épuration naturelle de l’eau en dégradant notamment la matière organique.
Ces travaux ont été conseillés au Syndicat par le bureau d’études CERESA lors de l’étude bilan de 2020. L’objectif, de cette étude était de fournir un outil de gestion constitué d’un nouveau programme d’actions opérationnel. Ces actions ont été hiérarchisées en fonction des priorités d’intervention et des usages identifiés sur le territoire.
Les objectifs :
- Redonner au cours d’eau une géométrie d’équilibre
- Limiter l’évapotranspiration
- Diversifier les habitats et les écoulements du lit mineur : profondeurs, vitesses, substrat pour améliorer l’écosystème
- En milieu urbain, réapproprier l’espace rivière
- Favoriser l’autoépuration et limiter les phénomènes liés au réchauffement de l’eau, prolifération des algues…
Les travaux préalables à la diversification des écoulements :
Avant les travaux de diversification des écoulements, des travaux préalables sur la ripisylve (végétation présente sur les berges des cours d’eau) sont parfois nécessaires. Cette année le Syndicat est intervenu sur la ripisylve dû au manque d’entretien par les riverains de l’Orne Champenoise et des Filières. Cette intervention sur la ripisylve est primordiale pour faciliter l’accès aux engins et le bon déroulement des travaux.
Pour rappel, l’entretien de la ripisylve est une obligation pour les riverains de chaque berge attenante au cours d’eau. (Article L215-14 du Code de l’Environnement)
Les travaux en images :
Détail des travaux :
En résumé, c’est 2720 tonnes de granulats au total qui ont été apportés sur ces quatre cours d’eau pour un linéaire restauré de 3900 mètres. Ces travaux ont été réalisés au mois de juillet sur 3 jours pour le Rhonne et le Pontvillain. Les travaux sur l’Orne Champenoise ont été réalisés en milieu d’été sur 7 jours. Enfin, les travaux sur les Filières ont été réalisés de la fin août jusqu’à mi-septembre pour une durée de 18 jours.
Au vu de la météo très pluvieuse de 2024, une partie des travaux n’a pas pu être réalisée sur des tronçons du cours d’eau des Filières à cause de la portance limitée des sols qui étaient déjà très humides. De même sur l’Orne Champenoise et la Vézanne où il reste respectivement un linéaire de 650 mètres et de 450 mètres à réaliser. Ces travaux sont reportés à 2025.
Financement des travaux :
Ces travaux ont été réalisés par l’entreprise Provert pour la végétation et par l’entreprise Terélian pour la diversification sur les cours d’eau des Filières et de l’Orne Champenoise. Les travaux sur le Rhonne et le Pontvillain ont été réalisés par Aubel environnement.
Le coût total de ces travaux de restauration sur la ripisylve et la diversification des écoulements est de 288 500 € financé à hauteur de 50 % par l’Agence de l’Eau Loire Bretagne, 30 % par la Région Pays de la Loire et 20 % par le Syndicat.
